4e de couverture :
Automne 1944. Dans les Pyrénées battues de neige et de pluie, s’avancent les maquisards espagnols. Ils viennent de libérer l’Ariège des occupants allemands et lancent maintenant une offensive contre Franco, dernier avatar fasciste d’Europe. Parmi eux, Mateu, ex-policier barcelonais réfugié en France, qui entend racheter ses erreurs en tombant l’arme à la main. Mais l’opération Reconquista tourne court, la brigade tombe dans une embuscade et Mateu se retrouve bientôt seul dans la montagne. Affaibli par un sevrage alcoolique brutal, la faim et le froid, hanté par sa mémoire, Mateu doit choisir : s’abandonner à la mort, ou lutter pour survivre.
Extrait :
« Ce n’est pas le son des cloches de Gràcia qu’entend Mateu, mais un tintement plus aigu, plus rapide aussi. L’odeur enveloppante du foin le ramène au présent. Il entrouvre les yeux et se tortille vers la cloison de bois, pour coller son visage dans l’intervalle qui sépare les planches verticales. Une petite foule endimanchée, venue sûrement de l’édifice religieux qu’il ne voit pas, gravit d’un pas tranquille une longue place inclinée,avant de s’engouffrer sous un porche. Les coups de bourdon s’espacent, annonçant l’apparition d’une silhouette en robe blanche, au bras du garde civil à qui elle vient de s’unir.
Autour d’eux, des uniformes kaki, comme une escorte triomphante.
Les perdants ont toujours tort. Est-ce parce que Mateu n’a pas fait le choix de ce garde civil qu’il en est là aujourd’hui, affamé et traqué ? Non, sa défaite est ailleurs…»